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Les 3 formes de Dépendance Affective

Dépendance affective

1. Avez-vous appris à vous taire à vous-même ? 

La réponse peut sembler d’une évidence limpide : 

« Mais non ! Je m’écoute, je suis hypersensible. Je déborde d’émotions. C’est bien l’inverse d’être déconnecté.e de soi non ? »

…est pourtant, elle est bien plus complexe qu’elle n’y parait. 

En effet, on pense être connectée à soi, à ses besoins, à ses émotions et désirs, agir selon sa personnalité propre.

Et pourtant, d’une manière inconsciente et déniée, la plupart des personnes agissent dans le but d’être aimé.e…ou tout du moins leurs actions sont pilotées par la peur de ne pas être aimé.e. 

Les signes

Voici comment cela peut se traduire dans votre vie de tous les jours :

  • Incapacité à faire des choix sans demander l’avis de ses proches
  • Quête affective jamais satisfaite
  • Non-connaissance de ses propres besoins
  • Crainte du célibat, de la solitude
  • Estime de soi fragile, faible confiance en soi
  • Préoccupation exagérée pour ses relations interpersonnelles (souvent toxiques)
  • Incapacité à se rassurer par soi-même

 

L’insécurité affective vécue dans votre enfance vous a amené à vous suradapter aux autres. 

À tel point qu’elle est devenue votre fonctionnement normal. 

Et lorsqu’un fonctionnement parait normal et non conscientisé, de quelle manière peut-il être remis en cause ? Comment peut-il être réajusté ?

2. Objectif

Cet article a pour objectif de vous aider à conscientiser votre dépendance affective qu’elle soit normale ou problématique, voire pathologique.

Il n’a pas pour objectif de vous faire culpabiliser. Bien au contraire. 

Il est comme une main tendue, une porte laissée entrouverte. 

C’est ensuite à vous seul.e que revient le choix d’agir en votre faveur, pour votre plus grand bien.

Il y a quelques années, j’aurais beaucoup aimé qu’une personne puisse m’aider à mettre des mots sur ma souffrance intérieure, sur cette dépendance affective dont je souffrais.

J’aurais aimé comprendre plus tôt d’où elle venait pour pouvoir agir concrètement dessus et apprendre à m’aimer. 

J’ai mis du temps (32 ans !) à comprendre que le problème essentiel de mon existence venait du désamour de moi-même.

amour de soi

Car tout l’objectif de vie est là : développer et entretenir son amour de soi pour mieux vivre avec soi et par conséquent mieux vivre avec les autres.

C’est pourquoi je sais aussi qu’il existe plusieurs temps dans une guérison personnelle :

  • un temps pour se protéger (être dans le déni, conscient ou inconscient, de son mal-être)
  • un temps pour comprendre son propre fonctionnement, son vécu
  • un temps pour commencer à prendre soin de soi.

Comprendre ne suffit pas. Mais c’est déjà un très grand pas. Il permet d’emprunter le bon chemin, adapté à soi.

 

Cet article parlera à celles et ceux qui ont envie de :

  • comprendre l’origine de leurs souffrances émotionnelles et psychocorporelles
  • mettre des mots dessus
  • développer leur amour de soi.

3. La Dépendance Affective Saine

Les êtres humains sont des êtres sociaux. 

Ce qui revient à dire que nous sommes toutes et tous dépendants affectifs : nous avons besoin des uns et des autres et nous avons aussi besoin de nous sentir aimé.e. 

Plus précisément, nous avons besoin :

  • d’affection
  • de lien d’attachement
  • de l’approbation
  • de sécurité
  • de reconnaissance

L’importance des liens d’attachement secures dans l’enfance

De fortes émotions sont échangées dès la vie intra-utérine. Ces émotions puissantes, lorsqu’elles sont positives, créent un attachement très fort entre la famille et le foetus. L’échange psychoaffectif est présent dès la conception.

Les émotions sont très importantes chez le foetus, le bébé et l’enfant avant 7 ans, car il communique essentiellement sur un mode émotionnel. 

L’enfant capte, beaucoup plus rapidement qu’un adule, les émotions positives comme les négatives dans son environnement. 

Si l’enfant reçoit de l’amour inconditionnel et un cadre sécurisant de la part de ses parents, il développera assez de confiance en lui pour quitter progressivement et en douceur le noyau familial. Il aura acquis assez de maturité affective pour devenir un adulte épanoui.

dépendance affective saine

L’amour inconditionnel : l’enfant est aimé par ses parents tel qu’il est, quoi qu’il fasse, même s’il fait une bêtise. Il se sent écouté, important, protégé.

Il n’a pas besoin de répondre exactement aux désirs de ses parents et d’être parfait pour être aimé.

C’est l’amour inconditionnel qui permettra à l’enfant de s’accepter tel qu’il est, comme un être unique dont l’existence compte.

Sylvie Tenenbaum

Dans ce contexte, les émotions sont nourries sainement grâce à un socle narcissique stable.

Le narcissisme sain est essentiel au bon développement et à l’équilibre de soi. Il permet également de développer son autonomie, son estime de soi et son indépendance vis-à-vis de l’environnement et des autres, avec le plaisir d’être avec soi-même et aussi avec les autres.

Ce n’est pas être égoïste, bien au contraire. C’est savoir prendre soin de soi pour, ensuite, être bien avec les autres.

4. Les 3 expériences (inhumaines !)

Les expériences

1. Au XIIIe siècle, l’empereur romain Frédéric II de Hohenstaufen s’est demandé quelle pouvait bien être la langue de Dieu. Il fit alors une expérience : il isola plusieurs bébés.

« Aussi demanda-t-il à des nourrices d’élever les enfants, de les baigner, de les laver, mais en aucune façon de babiller avec eux ou de leur parler, car il voulait savoir s’ils parleraient l’hébreu, le plus ancien des langages ou le grec, ou le latin, ou l’arabe, ou peut-être encore le langage des parents dont ils étaient issus.
Mais il œuvra pour rien, car
tous les enfants moururent… En effet, ils ne pouvaient pas survivre sans les visages souriants, les caresses et les paroles pleines d’amour de leurs nourrices. » Moine Salimbene.

 

2. Vers l’an 1500, le roi d’Écosse, James IV, voulait découvrir lui aussi la langue de Dieu, la langue originelle des Hommes. Son expérience eut les mêmes conséquences terribles.

 

3. Dans les années 40, René Spitz, psychiatre, a réalisé cette expérience dans un orphelinat. Il a formé 2 groupes de nouveau-nés :

  • Un groupe dans un orphelinat avec une personne pour 7 nouveau-nés qui n’avait pas forcément le temps pour leur donner de l’affection.
  • Un groupe de nouveau-nés dans une prison où chaque mère était présente pour leur bébé. Elles pouvaient leur donner autant d’affection, d’amour et de soins qu’elles le souhaitaient.

Les résultats

  •  Dès le troisième mois, un retard du développement psychique et physique des enfants de l’orphelinat était visible. Les enfants dormaient et mangeaient beaucoup moins, ils commençaient à devenir indifférents aux sollicitations extérieures et s’isolaient de plus en plus dans leur monde intérieur. 
  • Au bout d’un an, les performances motrices et intellectuelles des enfants de l’orphelinat étaient significativement plus affectées que celles des enfants de la prison. Ils étaient aussi moins joyeux, moins actifs et tombaient plus souvent malades. 
  • Au bout de 3 ans, seulement 2 enfants sur les 26 de l’orphelinat étaient capables de marcher et de prononcer quelques mots. Les enfants bénéficiant de soins affectifs de la part de leur mère en prison avaient tous un développement normal.
  • L’écart ne fait ensuite que se creuser entre les deux groupes les années qui suivirent.

Pour les êtres sociaux, comme l’humain, être  isolés et être privés de liens affectifs sociaux dans l’enfance est nocif, voire fatal. 

Ces évènements tragiques montrent à quel point les nourritures affectives sont vitales dans les premiers mois de vie du bébé et tout au long de l’enfance. Elles sont du même ordre de priorité que les besoins physiologiques. 

Les rôles de l’ocytocine et la vasopressine

Elles permettent de développer harmonieusement les taux de vasopressine et d’ocytocine qui favorisent :

  • l’empathie
  • l’attachement
  • la socialisation
  • la reconnaissance sociale
  • la confiance,
  • Les interactions sociales
  • La générosité
  • L’altruisme

L’être humain est un être social qui a besoin dès sa conception de sécurité affective, d’être considéré pour qui il est et d’être aimé inconditionnellement.

Les nourritures affectives permettent de développer un équilibre psychoaffectif adéquat à son épanouissement personnel et social.

5. Quand la dépendance affective devient problématique voire pathologique.

« Un début de vie chargé de grande souffrance, indicible, en raison de liens parents-enfant problématiques ou pathologiques qui ont installé une grande insécurité affective chez le tout-petit, que l’on retrouve chez l’adolescent, puis plus tard chez l’adulte. » Sylvie Tenenbaum.

Si, dans votre enfance, vous avez :

  • été carencé.e affectivement
  • Appris à vous suradapter aux désirs de l’autre
  • Contentez les uns et les autres pour éviter d’être considéré.e comme égoïste
  • Fait plaisir parce qu’il faut être un enfant « gentil »
  • Refoulez vos envies, vos désirs et vos besoins
  • Passé beaucoup de temps à rechercher des signes d’affection, d’amour, d’approbation et de reconnaissance

Alors, adulte, vous avez développé une dépendance affective problématique ou pathologique.

Ce n’est pas de votre faute, et ce n’est pas une fatalité. 

Vous pouvez reprendre le contrôle de votre vie et apprendre à construire une belle relation avec vous-même pour ensuite construire une vie relationnelle extérieure saine et épanouie.

La dépendance affective devient problématique, voire pathologique, à partir du moment où elle génère une souffrance et qu’elle entrave le bien être personnel et son lien aux autres. Les psychologues et psychiatres parlent d’ailleurs d’une pathologie du lien. 

Les symtômes de la dépendance affective

Les critères selon le DSM-V : 

  • la recherche d’approbation en permanence, difficulté à prendre une décision seule
  • la tendance à solliciter en permanence l’avis de l’autre
  • la suspicion
  • Besoin de fusion avec son entourage
  • une faible estime de soi
  • le chantage affectif (inconscient ou conscient)
  • la tolérance de comportements intolérables de la part de la personne dont le sujet dépend
  • la demande permanente à l’autre d’une réassurance affective
  • Difficulté à exprimer un désaccord avec les autres par crainte de perdre leur soutien ou leur approbation.
  • Un besoin urgent d’établir une nouvelle relation avec une personne qui fournira des soins et un soutien lorsqu’une relation prendra fin.

La dépendance affective problématique ou pathologique conditionne toutes les autres formes d’addiction :

  • Produits : alcool, tabac, psychotropes, etc.
  • Comportements : alimentation, jeux, sexualité, sport, travail, idéologie, prestige social, pouvoir, spiritualité, amour.

Ces addictions sont les symptômes visibles de la dépendance affective.  Et l’origine remonte à une carence affective vécue dans l’enfance.

dépendance affective

L’enfance des personnes dépendantes affectives

Faille narcissique

Lorsque les échanges émotionnels entre le bébé et les parents sont négatifs, voire toxiques, le socle sur lequel peut se développer son narcissisme sain est fragilisé. Ainsi, devant des difficultés de la vie, l’immaturité affective de l’enfant devenue adulte se manifestera par des frustrations et une forte peur de se retrouver qu’avec soi-même.

Les autres ne deviennent alors que des « objets utilitaires » : utiles pour se sentir aimé.e, pour ne pas être seul.e, pour donner de la valeur à son existence, pour donner un semblant d’estime de soi. Mais ce n’est jamais assez…

« Je t’aime à condition que … »

Les personnes dépendantes affectives problématiques et pathologiques n’ont pas été aimées de manière inconditionnelle dans leur enfance.

Sans amour inconditionnel dans l’enfance, la sécurité affective est bancale, voire inexistante.

La vie relationnelle est alors semée d’une peur de ne pas être aimé.e.

Cette peur est fondée sur la croyance de ne pas être digne d’être aimé.e.

Cette croyance génère :

  • Une honte de soi
  • Un désamour de soi
  • Une culpabilité
  • Un sentiment d’être seul.e au monde
  • Une soumission aux désirs des autres
  • Une colère contre soi et les autres.
  • Les épisodes dépressifs surviennent alors comme la somme de toutes ces émotions refoulées.

Les personnes dépendantes affectives ne s’aiment pas et, de ce fait, cherchent à l’extérieur ce qu’elles ne trouvent pas en elles. Elles cherchent à l’extérieur des signes de reconnaissances, d’amour et de gratification pour maintenir leur valeur personnelle et rendre légitime leur existence.

6. La kinésiologie : un outil pour vaincre la dépendance affective.

La kinésiologie est une technique psychocorporelle spécialisée dans la gestion du stress et des émotions. (Pour en savoir plus sur la kinésiologie, vous pouvez aller lire mon tout premier article en cliquant ici.)

Grâce au test musculaire, le.la praticien.ne a accès à la mémoire du corps. 

Et nous avons vu que les émotions non exprimées/refoulées dans l’enfance, par peur d’être rejeté.e, non aimé.e, imparfait.e, violenté.e physiquement et/ou psychiquement, s’impriment dans le corps. 

Les manifestations de cette anesthésie émotionnelle sont multiples :

« Qu’il s’agisse de tristesse ou de dépression, le corps s’exprime. Les émotions étant inscrites dans le corps, les grands dépendants affectifs sont la plupart du temps plus vulnérables à la maladie, ils sont souvent malades. Leur système immunitaire, dont les liens avec le stress ne sont plus à démontrer, n’est pas très vaillant. Leur corps dit toutes leurs souffrances. » Sylvie Tenenbaum, psychothérapeute.

La kinésiologie est une technique d’équilibration et permet de débloquer et d’accepter ses propres émotions, d’exprimer et de répondre à ses besoinsElle facilite le changement positif de regard sur soi.

amour de soi

Les bénéfices des équilibrations en kinésiologie

  • retrouver une perception juste et authentique de soi-même
  • Apprendre à se reconnecter à son être global (corps, mental, et esprit).
  • Développer l’amour de soi pour en finir avec le désamour de soi
  • Retrouver son identité et sa personnalité qui avaient été aliénées par la suradaptation aux demandes et exigences des parents pour tenter d’être aimé.e.
  • reprendre confiance en soi
  • Prendre soin de soi en débutant un accompagnement est déjà signe que vous vous donnez de la valeur. Et c’est légitime.
  • Retrouver une humeur stable et qui ne soit plus marquée par la sensation d’être aimé.e ou non aimé.e. « Un regard aimant et tout va bien. Un regard qui se détourne et tout va mal. » S. Tenenbaum
  • Retrouver ses ressources et forces intérieures pour ne plus se sentir exister seulement dans le regard de l’autre.
  • se reconnecter à ses besoins et à ses ressources intérieures : redessiner votre personnalité
  • changer ses pensées en travaillant sur ses propres croyances autolimitantes et négatives
  • Adapter ses comportements et son mode de communication relationnelle pour qu’ils soient adaptés au respect de soi-même, de ses besoins et de l’autre.

Bibliographie

Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article.

J’espère qu’il vous aura plu et qu’il vous aura apporté des connaissances sur ce que vous vivez.

Il existe des techniques pour se sortir de la dépendance affective problématique et pathologique. A vous de faire un choix.

Bien à vous, 

Kinésiologue Clermont-Ferrand